J'ai vu Juliette Lewis ...

Publié le par VinX

... et c'était ce soir, à l'Usine. J'ai encore de la ouate au fond des oreilles et le clip-clop du clavier sur lequel sursautent mes doigts parait recouvert de satin.
En entrée, c'était +zZz un groupe hollandais chouettos, batterie, voix et orgue, cocktail improbable de Doors et de Young Gods, le tout mâtiné de métal.
Le plat de résistance : Juliette and the Licks. C'est donc l'actrice qui s'est associée à un groupe de canadiens qui jouent un punk-rock qui défouraille l'intime du conduit auditif.
Du jeu d'acteur, Juliette en a. Ayant tourné dans plus d'une quarantaine de films, et non des moindres, elle sait parfaitement jouer de son corps, de ses mimiques et composer des airs et des attitudes. Elle joue avec le public. Et elle prend des postures de force, comme sur l'image du site web du groupe. C'était vraiment marrant, énergisant.

Et elle a de la voix.
Elle tendait un bras vers le public du premier rang, ses mains ouvertes que d'autres mains agrippaient, et c'était étrange. Des mains se levaient, presque implorantes, une nasse de doigts fermée sur les siens, et certaines mains tendues vers sa chevelure entreprenaient de la caresser. Elle avait deux plumes, une verte, une violette, plantées sur un bandeau, à l'indienne. Et ces mains tendues me faisaient penser à celles, plus loin dans le temps, d'autres indiens qui ont dû toucher de même la peau blanche et l'étrange pilosité des navigateurs venus de l'est.
Des mains hésitantes effleurant une icône.

Finalement, les gens derrière l'écran sont des vraies personnes. Et même s'ils adhèrent aux balivernes scientologues, ma foi... Y m'sont sympathiques !

Publié dans Tout ou rien

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P
Lauriers, tambours et peaux de jaguar, arrive le quotidien du choosen!
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V
Vrai.Métaphore superbe de l'art : tout-à-l'égout des goûts.Et pourtant... Les trompettes merveilleuses de la gloire et les mirettes resplendissantes par milliers étendues devant soi, une autoroute de sourires béats sur lequel on roule, pédale au plancher, ronronnement de l'égo qui nous propulse en triomphe : quoi de meilleur ?...> Heureusement l'échappement du derrière rétablit l'équilibre :)
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C
bon, bon, voilà comment ça commence, on se laisse griser par les applaudissements... bis! bis! ... et on se met à rêver de grandeur... il ne manque plus que l'irruption d'une grippe intestinale carabinée (c'est le cas) pour se sentir et donc se croire, d'un coup, le centre de l'univers<br /> évidemment, ce centre étant en l'occurrence aussi un orifice, l'échappatoire par le vide se profile à nouveau et le héros grisé s'en retourne, une fois vidé, à l'anonymat de son silence bienveillant
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X
Bonjour, <br /> Félicitations pour votre site qui est vraiment bien conçu! J'ai créé un annuaire de blogs et si vous souhaitez vous y inscrire voici l'adresse: http://netblog.site.cx  !<br /> Bonne continuation
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V
Merci mon gars.Mais non.Je me fous des annuaires, en fait.Mais n'hésite pas à revenir ;)VinX
Y
ben oui, nous sommes grands, nous, qui savons nous priver de l'adoration des foules et refusons tous les avatars de la stature de Messie, et jusqu'au privilège d'être pris pour de très modestes héros. Tout, y compris l'herpès et le gratin de céleri, plutôt que l'adoration
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V
Bis ! Bis !